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Changement climatique Les impacts du réchauffement simulés jusqu'en 2100

Un récent rapport de l’observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) donne une idée des impacts, selon les deux scénarios retenus, de l’impact du réchauffement climatique sur la production agricole européenne et mondiale.

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Impact du changement climatique sur le niveau des rendements
des cultures céréalières en Europe pour le scénario A2
– Programme PESETA (© Ministères)
A chacun des deux modèles de réchauffement climatique examiné ses impacts. Le pessimiste repose sur un usage continu et important d’ici 2100 d’énergie fossile (dénommé A2), le second (B2) sur un usage plus modéré avec le recours à des énergies renouvelables.

 

Selon l’Onerc, les modèles de croissance des grandes cultures projettent en France une hausse des rendements en réponse au changement climatique, mais sans compter les effets des événements extrêmes (du type canicule 2003), des variabilités inter annuelles, des risques sanitaires et de la baisse de disponibilité en eau.

Impact sur les grandes cultures, la viticulture et les prairies

La production de blé bénéficierait davantage du réchauffement climatique (effet fertilisant de l’augmentation de Co2) que le maïs, surtout si le réchauffement climatique est intense.

L’évolution climatique attendue aurait en fait des effets contrastés,: 10 à 20% de différence, à la hausse ou à la baisse, dans l’hypothèse d’une augmentation de 2 à 3°C.

 

Les recommandations de l’Onerc pour faire face au réchauffement climatique

Grandes cultures
- Diversifier les systèmes de culture, permettant de combiner « esquive », « évitement » et « tolérance »
- Augmenter la durée de végétation pour permettre la succession de cultures été-hiver là où jusqu’ici, seules des monocultures sont possibles
- Mener une réflexion sur la pertinence de l’implantation de nouvelles cultures, comme le sorgho qui conviendrait particulièrement aux nouvelles conditions climatiques

Viticulture
- Procéder à des recherches génétiques pour de nouveaux cépages adaptés aux terroirs (en matière de précocité, durée du cycle, besoins en froid, sensibilité au gel);
- Mener une réflexion sur l’évolution des Aoc en lien avec le changement climatique;
- Mettre au point de nouvelles techniques d’irrigation.

Prairies
- Etendre l’exploitation à des surfaces d’ajustement si elles existent (estives d’altitude) ou création de ces surfaces (sorgho ou maïs à double fin);
- Ré-analyser les politiques à long terme de gestion de l’eau pour favoriser l’irrigation des petites surfaces : capacité à stocker les excédents pluviométriques d’hiver permettant en même temps les irrigations de complément en fin de printemps et en été;
- Aider à la mise en oeuvre des actions d’adaptation dans le cadre de contrats collectifs
- Anticiper les impacts de l’évolution du climat sur le cheptel, en adaptant notamment les bâtiments d’élevage pour limiter les impacts de la canicule sur les performances animales.

Au-delà de 4°C environ, les rendements seraient affectés dans tous les cas, notamment à cause du raccourcissement du cycle qui induit une durée moins longue du fonctionnement photosynthétique.

 

L’impact du stress hydrique, en nette accentuation dans les scénarios récents, aurait tendance à limiter l’effet bénéfique de la fertilisation carbonée atmosphérique de la fin du siècle.

La viticulture sera également affectée par le changement climatique avec de fortes disparités territoriales. Des baisses de rendement seraient attendues dans certaines régions (notamment en Languedoc) et une hausse dans d’autres (notamment en Bourgogne), mais avec des effets potentiellement négatifs sur la qualité et la typicité des vins.

Dans le cas des prairies, l’exercice réalisé pour la zone périméditerranéenne, amène à un coût de compensation des pertes de rendements de 200 millions d’euros par an sur la seconde moitié du XXIème siècle. Il est donc nécessaire de s’adapter dès aujourd’hui à ces évolutions projetées.

En Europe

A l’échelle européenne, le projet Pesata, dont les résultats ont alimenté le Livre Vert sur l’adaptation publié en 2007 par la Commission Européenne, fournit des résultats intéressants concernant l’impact du changement climatique sur l’agriculture. A partir du modèle Dssat, l’étude fait état d’un impact contrasté selon les régions d’Europe, tel que l’indique jointe.

A l’horizon 2080 et selon le scénario A2, les rendements varient en Europe entre - 15 % et + 30 %. Dans le sud et l’ouest de l’Europe, les baisses de rendements pourraient atteindre plus de 10% par rapport à la situation de référence ; tandis que dans certaines régions de l’est et dans les pays du Nord de l’Europe, le changement climatique aurait des effets bénéfiques sur les rendements agricoles.

 

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